Le président de la République française s’adresse à l’Assemblée du Nunavut

IQALUIT — Les extraits de l’allocution prononcée par Monsieur Jacques Chirac devant l’Assemblée territoriale du Nunavut lundi le 6 septembre:

C’est avec joie que je m’adresse à vous ce matin pour vous remercier, d’abord de votre magnifique accueil.

C’est un honneur d’être le premier Chef d’Etat etranger invité à s’exprimer devant votre Assemblée. Et c’est un grand moment pour moi.

Vous savez l’intérêt que je porte à votre culture. Vous savez que je soutiens dans les enceintes internationales le combat des representants des Premieres Nations pour que l’on connaisse leur héritage et que l’on reconnaisse leurs droits…

La naissance du Nunavut a marqué une étape historique pour les Premières Nations et, au-délà, pour tous ceux qui se battent pour leur identité à l’heure de la mondialisation.

Au fond, à quelle aspiration répond cet événement? A la volonté farouche de demeurer soi-méme dans le grand tourbillon des idées et des hommes qui marque notre temps. D’accéder au progrès et au mieux vivre. De donner toutes ses chances à la jeunesse, cette jeunesse qui représente plus de la moitié de la population du Nunavut, et de lui préparer un avenir sans qu’elle y perde son âme.

Ce que l’homme a de plus cher, c’est sa mémoire, c’est son histoire, ce sont ses racines, ses traditions, les valeurs de ses Ainés, c’est-à-dire tous ses repères intimes sans lesquels ils se sent frustrés et malheureux.

Aujourd’hui, le defi que vous devez relever, c’est de parvenir à concilier tradition et modernité. C’est notamment de former vos jeunes et de leur donner los moyens de trouver leur place dans le monde, et d’abord un emploi, en préservant l’immense richesse et la beauté de vos traditions et de votre culture….

Nous devons aussi protéger et faire connaître notre patrimoine. Rien n’est plus important pour Ia culture humaine que de conserver et de vivifier l’ensemble de ses racines. J’ai voulu qu’en France on reconnaisse aux peuples premiers la place qui leur revient dans le mouvement universel de la creation et de la pensée.